Thiery-Loïc BOUSSARD

2021, 150 p. / ISBN 978-2-84587-246-2 / Catalogue de l'exposition Ah ! Les beaux jours au Musée de l'Hospice Saint-Roch à Issoudun / Textes de Jean-marc Huitorel, Dominique Marchès, Djamel Meskache et Damien Sausset.

L’invention de Thierry-Loïc Boussard
L’œuvre de Thierry-Loïc Boussard s’étend sur une quarantaine d’années, du milieu de la décennie 1970 jusqu’au début des années 2010, soit à la charnière des 20e et 21e siècles. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la nature d’une peinture qui, par ailleurs, regimbe à se faire l’écho de l’histoire canonique d’un art contemporain, lui dont par ailleurs la diachronie même résiste à l’ancienne cohérence des récits. À cet égard, l’art de Boussard apparait comme un signe à la fois emblématique et paradoxal de son époque. Émergeant dans un contexte qui voyait pâlir les derniers feux du modernisme, ceux du minimalisme puis, au moins sur la scène française, ceux de la déconstruction critique par Supports-Surfaces ou BMPT ; mais rapidement confronté à la vague restauratrice et citationnelle de cela que d’aucuns nommèrent « retour à la peinture » (Transavangarde italienne, Bad painting américaine, Néo expressionnisme allemand ou Figuration libre française), la peinture de Thierry-Loïc Boussard finit par se frayer son propre chemin, mélange d’influences multiples et d’une revendication de liberté que résume sans l’épuiser la belle expression « plaisir de peindre ». À situation paradoxale, méthode paradoxale. Une méthode qui va emprunter à cela même que toute l’œuvre de Boussard, au fond, récuse, à savoir les questions de sujets, de thématiques, périodes, séries et, plus encore, celles concernant des catégories comme abstraction, figuration, qui, en ce qu’elles sont censées s’opposer, échouent à rendre compte du cœur de ce travail... J.-M. Huitorel